-
Le fou du village
Assis sur mon banc, devant leur église, le banc du village
Assis c’est marrant, guettant les bedonnants, mes dérapages
V’là l’Maire !
Trois insultes je lui mets, il le mérite le Maire, ce va-nu-pieds !
Il me regarde de droite et de gauche ! Ah, mauvais conseiller !
Y s’en va… V’là l’Curé !<o:p>
</o:p>Trois insultes je lui mets, à ce donneur de leçons, brancardier !
Il me regarde de droite et de gauche ! Oh, il me fait bien marrer !<o:p>
</o:p>Y s’en va… V’là l’Croquemort !
Oh je ne vais pas m’y frotter à cet homme de mauvais augure
J’préfère regarder droit vers le sol et reluquer mes chaussures
Y’reste là ! Ce Croquemort !
Il m’bouffera pas mes doigts de pieds, je les remue, ils sont tous là
Il me les bouffera pas, ce vieux et noir greffier, ce mauvais chat
Reste pas là, il me dit, à houspiller le passant !
Reste pas là, mauvaise graine, au tout venant !
Je saute de ce banc, il est devant ce noir corbeau
Je cours droit devant, par un de ces jours si beaux<o:p>
</o:p>Crie à tue-tête, crie à tout vent mes dérapages
Cours en chantant, c’est moi, le fou du village
Olivier.
(Aux fous de ce monde, si heureux soient-ils)
1 commentaire -
Ode à l’humour<o:p></o:p>
Tu m’as fais des crêpes<o:p></o:p><o:p>
</o:p>A la chandeleur, tu voulais que je meure, tu m’as fait des crêpes
Elles n’étaient pas bonnes, je leur avais trouvé un goût de cèpes<o:p>
</o:p>Tu les préparais, drôle de forme, quand elle rebondissait sur ta poêle<o:p>
</o:p>Le chien, à l’odeur, pensait que je lui avais piqué son os à moelle
J’aurais préféré, gaufres… beignets... là, juste des crêpes pas fraîches<o:p>
</o:p>Tellement épaisses, on aurait dit un freesbe, elles étaient trop rêches<o:p>
</o:p>Confiture sur confiture, leur goût m’emmenaient en déconfiture
Un goût de crème pas fraîche, de camembert, j’en suis plus sûr
Mon pire ennemi, sous aucun prétexte, je n’oserais lui en offrir
Ce n’est ni à Pâques ni à la chandeleur que je comptais mourir
Même pour quelques crêpes pas fraîches, je ne donnerai mon âme
Je ne sais comment le dire ou l’exprimer, juste un goût infâme
J’en veux plus…De tes crêpes<o:p>
</o:p>Olivier<o:p>
</o:p>Juste pour rire
3 commentaires -
La rue
______<o:p>
</o:p>Né dans une famille d’ouvrier, j’ai connu la tendresse et la misère
Grandi dans les cours d’écoles Françaises, on m’a enseigné la morale
18 ans j’ai eu mon Bac, sans mention, je l’ai eu, mes parents étaient fiers
J’ai travaillé, petits boulots, pour me nourrir, pour mon pays, très banal
J’ai construit une famille, acheté une baraque, marié, mais jamais de prière
Peut-être pour ça qu’on me laisse crever, qu’on m’oublie, mais c’est vénal
Pourtant je l’ai servie cette France, prêt à faire la guerre, mon service militaire
On me laisse sans pain, ni eau, par terre, à crever à vos pieds, mon cimetière
Moi l’homme des rues, celui qui dort à terre, celui qui mange par terre, normal ?<o:p>
</o:p>Et pourtant je l’ai servi ce pays, je l’ai construite cette France, posé ma pierre<o:p>
</o:p>A un édifice qui se permet de me laisser crever, à cet édifice que je trouve bancal<o:p>
</o:p>On me laisse sans pain, ni eau, par terre, à crever à vos pieds, mon cimetière<o:p>
</o:p>Et ils passent tous, devant moi, ils ne me voient pas… Ce sont eux, c’est VOUS…<o:p>
</o:p>_________<o:p>
</o:p>Et moi…? Olivier.
2 commentaires -
Triste réalité
__________
Enfance perdue, à regarder leur vie, ils n’en retiendront que la douleur<o:p>
</o:p>Enfoui dans leurs pensées, tel des spasmes, ils se rappelleront leur malheur
Maintes années passées, engrenage d’une honte vécue, ce qui jadis était leur vie<o:p>
</o:p>Désunis de l’amour d’un parent, qui pour quelques pièces, en échangeait leurs envies<o:p>
</o:p>Pour quelques labeurs ou idées lubriques, il en restera une ignominieuse humanité
Cauchemar de leurs nuits, ces bambins jetés en pâture aux affres d’une vie tourmentée<o:p>
</o:p>Ils ne soupireront qu’après une hypothétique liberté, qu’ils n’auront peut-être jamais<o:p>
</o:p>Hypothétique est leur vérité, triste réalité, appartenant à leur amour inexprimé<o:p>
</o:p>_____________
Aux enfances maltraitées
Olivier le 23/02/2008
4 commentaires -
« Copyright © 20 Guillou, Micro application et ses concédants. Tous droits réservés. »<o:p></o:p>
Le jardinier meurtrier
__________
Ah, satanée brouette, vl’a t’y pas que j’m’empêtre, mes godillots dans le chemin d’terre
J’aurais dû en acheter une neuve, de brouette, pour trimbaler toute c’te viande, foutu fourbi
Ces corps décharnés, baignant joyeusement dans leur sang, ça pue, c’est âcre et amer
Ils n’auraient pas dû se débattre, la viande est plus dure, en plus ça tache leurs habits<o:p>
</o:p>J’pourrai rien récupérer, pas un morceau d'tissu, rien, à part mon couteau dans leurs artères<o:p>
</o:p>Pas facile d’être meurtrier aujourd’hui, du sérieux on n’en trouve plus d'mon acabit<o:p>
</o:p>Des rigolos j’vous dis, le client y beugle, y s’arrête, conscience professionnelle, belle affaire<o:p>
</o:p>Moi, j’vais au bout, c’est l’plus intéressant, ça crie et j’coupe l’artère, plus rien, plus un bruit<o:p>
</o:p>Et après, j’prends ma brouette, que j’remplis d'leur corps meurtri, et j’la vide au potager<o:p>
</o:p>Ca aide à faire pousser mes tomates, ça nourrit la terre et ça m'donne de fameux fruits
Faut bien trouver une idée pour s’en débarrasser d'ces corps, facile, moi j’suis jardinier !
___________
A mes futures tomates (juillet 2008)
Olivier
1 commentaire